<226> fortune, non pas dans des choses extérieures qui nous séduisent par de fausses apparences. Des imaginations agréables me consolent des afflictions que me donnent de tristes vérités; faites-en autant, mon cher d'Alembert; profitez du moment de votre existence pour vous peindre tout en beau; que votre imagination ajoute des décorations au monde, qui l'embellissent, pour vous rendre votre existence supportable, et songez que la vie est trop courte pour que ce soit la peine de s'affliger.

Je ne me rappelle point ce M. Dubois dont vous faites mention; je trouverai peut-être à le placer ici; il faudrait le voir. La principale chose est de savoir s'il a des mœurs et de la conduite; c'est de quoi vous pourrez facilement vous instruire. Vous voudrez bien que j'attende votre réponse avant de me décider sur son compte. Je vous souhaite de la santé et de la gaîté, en vous assurant de la part sincère que je prends à tout ce qui vous regarde. Sur ce, etc.

243. DE D'ALEMBERT.

Paris, 26 octobre 1781.



Sire,

J'ai l'honneur de présenter à Votre Majesté la lettre et les ouvrages du professeur qui a formé par ses leçons le jeune élève dont V. M. a daigné récompenser les talents. Ce professeur, Sire, partage avec son jeune disciple la reconnaissance, l'admiration et la tendre vénération que V. M. inspire depuis si longtemps à tous ceux qui pensent. Il serait infiniment flatté que V. M. goûtât assez ses productions pour le juger digne d'être au nombre des associés étrangers de votre illustre et savante Académie. Si V. M. daigne lui accorder cette grâce,