<23> hommage de mon profond respect, de mon admiration, et de la vive reconnaissance que je dois à ses bontés. C'est avec ces sentiments que je serai toute ma vie, etc.
159. A D'ALEMBERT.
Le 5 août 1775.
On vous avait alarmé mal à propos, mon cher Anaxagoras; je n'ai eu que quelques accès de fièvre et un rhume de poitrine, dont le voyage de Prusse m'a entièrement guéri. Croyez-moi, il n'y a point de santé sans exercice. Un voyage est un remède plus efficace que Tipécacuana et le quinquina. Si vous veniez chez nous, vous regagneriez vos forces. Un vieillard, assez gai pour son âge, vous communiquerait sa bonne humeur, et vous retourneriez à Paris rajeuni de dix ans. Un mylord au nom baroque, à l'esprit aimable, m'a rendu une lettre de votre part.a Pour moi, d'abord : Eh! comment se porte le prince des philosophes? est-il gai? travaille-t-il? l'avez-vous vu souvent? - Moi? point; je viens de Londres. - Mais d'Alembert est à Paris .... - Mais il m'a envoyé sa lettre pour vous la rendre. Ainsi, d'explication en explication, j'ai débrouillé qu'il a été précédemment à Paris, et que, ayant fait votre connaissance, il avait d'abord imaginé que pour être bien reçu il lui fallait un passe-port d'Anaxagoras. Il ne s'est pas trompé, et je conviens que c'est un des Anglais les plus aimables que j'aie v us; je n'en excepte que le nom, que je ne retiendrai jamais, et dont il devrait se faire débaptiser pour prendre celui de Stair, qui lui convient également.
a Lord Dalrymple eut une audience du Roi le 3 août 1775.