253. DE D'ALEMBERT.
Paris, 27 mars 1782.
Sire,
Dans la dernière lettre que j'ai eu l'honneur d'écrire à Votre Majesté, je me suis justifié d'une faute dont elle m'avait cru coupable, et qui en effet aurait mérité ses reproches, si je lui axais envoyé, directement ou indirectement, le mauvais ouvrage de physique qui l'avait ennuyée. Je prends aujourd'hui la liberté, mais sans craindre ni d'offenser V. M., ni de lui dérober de précieux moments, de lui envoyer un ouvrage que vraisemblablement elle ne lira pas, mais dont l'université de Paris a cru lui devoir l'hommage, et qu'elle m'a prié, comme un de ses anciens élèves, de mettre aux pieds de V. M. J'ai déjà eu l'honneur, Sire, d'assurer V. M. combien ce corps est pénétré de reconnaissance, d'admiration et de vénération pour elle. Vous avez bien voulu récompenser et encourager les talents naissants d'un de ses élèves, à qui les bontés de V. M. ont donné tant d'émulation, que depuis ce temps il est constamment le premier de sa classe. Ce jeune homme est boursier au collége de Louis le Grand, autrefois tenu par les vénérables jésuites, et aujourd'hui devenu le premier collége de l'université de Paris. Ce collège et l'université supplient instamment V. M. de vouloir bien accepter, non comme un ouvrage fait pour être lu par elle, mais comme un témoignage de son respect, le recueil des statuts du collége dont il s'agit. Peut-être, si V. M. daignait charger quelqu'un de lui rendre compte de l'administration de ce collège, serait-elle assez contente de l'ordre, de l'attention, du zèle et de l'économie des administrateurs, et peut-être y trouverait-on quelques vues utiles pour l'administration des colléges qui sont dans les États de V. M.
En voilà, je crois, Sire, plus qu'il n'en faut pour me justifier de