<415> peu riche, il a pour lui-même et pour ses enfants des espérances qui le retiennent ici.
J'espère pouvoir bientôt remplir les intentions de V. M. pour un professeur de philosophie et de belles-lettres : mais elle connaît trop bien l'état de notre littérature et de notre philosophie pour ne pas me pardonner un peu de lenteur dans l'exécution de cette partie de ses ordres. Je suis avec le plus profond respect, etc.
4. AU MARQUIS DE CONDORCET.
Potsdam, 11 mai 1785.
Je vous suis très-obligé des Éloges que vous avez eu la bonté de m'envoyer; et, pour vous parler avec toute la sincérité possible, j'avoue que je les trouve bien supérieurs à ceux de M. d'Alembert, qui avait pris un style trop simple et trop familier qui ne s'adapte pas trop à ce genre d'écrire, qui exige quelque élévation, sans enflure. La manière de M. de Fontenelle était peut-être trop satirique, comme il paraît par quelques-uns de ses Éloges, qui sont plutôt des critiques que des panégyriques. Je souhaite que la France vous fournisse des sujets qui méritent par leur génie et par leurs talents qu'on en fasse des Éloges dignes de tenir leur place à côté de ceux de leurs prédécesseurs. Sur ce, je prie Dieu, etc.