<420>tissent à cette peine pour plusieurs espèces de vols, et ces vols ont été classés, non d'après des principes fixes, mais par des motifs particuliers, et d'après ce qu'ont paru exiger des circonstances passagères. Notre jurisprudence criminelle est inférieure à celle de la plupart des nations de l'Europe. Au commencement de ce siècle, l'Angleterre seule avait sur nous quelque avantage. Un des premiers soins de V. M. a été de perfectionner cette partie de la législation dans la monarchie qu'elle gouverne, et plusieurs souverains, depuis, ont suivi son exemple.

Une seule considération m'empêcherait de regarder la peine de mort comme utile, même en supposant qu'on la réservât pour les crimes atroces : c'est que ces crimes sont précisément ceux pour lesquels les juges sont le plus exposés à condamner des innocents. L'horreur que ces actions inspirent, l'espèce de fureur populaire qui s'élève contre ceux qu'on en croit les auteurs, troublent trop souvent la raison des juges, magistrats ou jurés, et il y en a eu des exemples trop fréquents en Angleterre, comme en France.

Je suis avec le plus profond respect, etc

9. AU MARQUIS DE CONDORCET.

Potsdam, 24 octobre 1785.

Je vous suis très-obligé de la peine que vous vous donnez pour me procurer les instituteurs dont notre Académie a grand besoin. Je conçois qu'il y a des lenteurs, tant pour le choix des sujets que pour les déterminer à accepter les postes qu'on leur propose, et je ne doute point que vous ne réussissiez à me procurer des gens habiles, de quoi je vous aurai une grande obligation.