<449> que le reste de ses Centuries, mais qui me parut si intéressante et de si bon augure, que je ne pus m'empêcher d'en prendre la copie que voici :
Quand aviendra
Qu'un second F ... en P .. régnera,
Voici, je le prévois, tout ce qu'arrivera :
Moulte gloire il acquerra,
Ses ennemis trembler fera,
Heureux ses peuples il rendra,
Ce qui leur ... il guérira,
Le vrai, le bon il chérira,
Les beaux-arts il ranimera.
Qui le verra l'adorera,
Le genre humain l'admirera,
Duquel le délice il sera;
Bref, siècle d'or refleurira.
Dieu sait quand il commencera.
Mais ce beau règne finira
Quand dix-huit cent comptera.
Heureux qui jusque lors vivra!
V. A. R. sait mieux que moi que Nostradamus ignorait les règles de la poésie, et que son style, comme celui de tous ses confrères ..., est toujours un peu barbare, et si obscur, qu'il faut être versé dans l'art divinatoire pour y voir clair. Je crois cependant avoir trouvé la clef de ce passage-ci; mais j'ai si peur que V. A. R. ne regarde ma conjecture comme un compliment de nouvelle année, que j'aime mieux la passer sous silence.
La véritable raison qui m'inspire aujourd'hui la liberté de fatiguer V. A. R. par cette lettre, c'est que je me souviens que je lui dois encore l'extrait de la seconde partie de l'Histoire de Manichée. Elle le trouvera dans le ci-joint tome XXXI de la Bibliothèque germanique. Je pourrais y ajouter un de mes exemplaires des Essais de Bacon, que je me suis pareillement engagé à envoyer à V. A. R. Mais ayant