<457>De quelque façon cependant qu'il plaise au ciel d'en disposer, je vous prie de croire, mon cher prince, que je suis incapable de sacrifier à la fortune ou à ses idoles, mais que je m'attache toujours aux sentiments et à la personne de mes amis. Ce principe m'est naturel, et il est si profondément enraciné dans mon cœur, que je ne m'en départirai de ma vie, me faisant un plaisir infini de vous montrer en toute occasion combien je suis, etc.

ÉPITHALAME POUR MONSEIGNEUR LE DUC DE LORRAINE.a

ODE.

Pour la pompe qui se prépare,
Savantes Sœurs, docte Apollon,
Aux nobles accents de Pindare
Mêlez les jeux d'Anacréon.
Ciel! quel spectacle magnifique!
Ici tout est grand, héroïque;
C'est le cercle des demi-dieux.
Que d'ailleurs on voit d'allégresse!
Les Ris, les Plaisirs, la Jeunesse,
De mille attraits frappent les yeux.

Nobles amants, vos chastes flammes
Voient enfin cet heureux jour
Où l'hymen doit unir vos âmes,
Pour vivre d'un parfait amour.
Suivez le dieu de l'hyménée;
Si sa tète est environnée
De lauriers, de myrte et de fleurs,
Il vous donne l'heureux présage
De voir toujours couler votre âge
Dans la gloire et dans les douceurs.

Saintes déités du Parnasse,
Formez deux agréables chœurs,


a François duc de Lorraine épousa l'archiduchesse Marie-Thérèse le 12 février 1736.