<510> d'un petit catalogue des matières sur lesquelles je serais fort tenté de me donner carrière.
1o Je n'aurais absolument rien à redire à la confession de foi, dès que V. A. R. prend le cœur et l'âme pour synonymes. Je défie alors tous les Beausobres et tous les chrétiens sensés d'y trouver un mot à changer.
2o Il n'en est pas de même à l'égard de ce qu'elle dit des péchés, et de la distinction qu'elle fait entre ceux du tempérament et ceux du cœur. Je pense un peu différemment là-dessus, et je crois que quand V. A. R. viendra à lire ce que Wolff dit au sujet des passions, elle trouvera que ce philosophe en pense pareillement un peu autrement qu'elle. Mais c'est un sujet si riche, que je n'ai garde de l'entamer aujourd'hui.
3o Il en est à peu près de même de ce qu'elle me fait l'honneur de me dire des réflexions à faire sur le présent et sur l'avenir. Je me ferais quasi fort de prouver démonstrativement que, en remplissant exactement ses devoirs présents, l'on peut et l'on doit principalement penser à l'avenir, et que s'il arrive que celui-ci soit plus important que l'autre, et qu'il s'agisse de déroger ou de préjudicier à l'un des deux, il vaut infiniment mieux se conserver pour l'avenir, en négligeant le présent, que de s'appliquer au présent pour négliger le futur.
4o Je pourrais écrire un petit in-folio sur le chapitre du comte de Hoym, au sujet duquel je ne suis nullement surpris de la bonté que V. A. R. a eue pour lui. L'ayant connu lorsqu'il était encore à l'école, et lui ayant toujours trouvé une figure très-prévenante et plusieurs qualités fort aimables, je l'ai toujours aimé comme mon propre frère. Comme j'étais dès lors déjà dans le ministère, j'ai été un des premiers à le produire et à prôner son mérite; et, voyant qu'il semblait s'attacher à moi, et qu'il me montrait de l'amitié, je fus ravi de l'occasion que j'eus, il n'y a pas une douzaine d'années, de