<537>Vingt et celle de Gresset; je le répète en dépit de la prudence, et, ne me fût-il pas permis de le dire, je n'en penserais pas moins aux sentiments d'estime avec lesquels je suis, etc.
31. DU COMTE DE MANTEUFFEL.
Berlin, 26 août 1736.
Monseigneur,
Étant hier au soir sur le point de signer mon autre lettre, j'eus l'honneur de recevoir celle que V. A. R. a daigné m'écrire le 23 du courant. Elle me fait une grâce singulière en m'assurant que les miennes ne l'importunent jamais. Je me le tiendrai pour dit, et V. A. R. se verra accablée de tant de mes missives, qu'elle m'ordonnera peut-être de les réduire à quelque nombre plus petit.
Je ferai restitution de la lettre de Voltaire au sieur Jordan, qui n'attend que vos ordres, monseigneur, pour aller occuper son appartement et son armoire. Mais V. A. R. trouverait-elle cette lettre de Voltaire aussi bien écrite qu'elle s'est attendue de la trouver? Pour moi, je crois généralement sa prose infiniment au-dessous de sa poésie, et je mettrais bien la main au feu que V. A. R. en pense tout comme moi, d'autant plus qu'il est à présumer que l'auteur, dans l'occasion présente, aura travaillé sa lettre avec quelque application, puisqu'il pouvait prévoir sans peine qu'elle parviendrait aux yeux de V. A. R.
L'aide de camp du duc de Weissenfels est un officier d'une assez jolie apparence, fort poli et sage; mais comme il entre dans sa composition beaucoup plus de matière que d'esprit, je viens de le détour-