DE GRESSET.
Paris, 10 avril 1748.
Sire,
Toutes les occasions de me présenter au pied du trône de Votre Majesté me sont trop précieuses pour en perdre aucune; daignez me permettre, Sire, de profiter de celle-ci pour le renouvellement de mes très-respectueux hommages, et de présenter à V. M. mon discours de réception à l'Académie française. J'en voudrai toujours au directeur qui m'a reçu de n'avoir pas fait valoir l'honneur que j'ai d'être associé à l'illustre Académie qui est sous la protection de V. M. Si j'avais pu être instruit d'avance de son silence là-dessus à mon égard, et s'il m'avait communiqué son discours avant que de le prononcer, je n'aurais pas manqué de rappeler dans le mien un titre qui me sera toujours si honorable et si cher; et quoique ce ne fût point à moi à m'en louer moi-même, on aurait sans doute pardonné un instant d'amour-propre au désir de publier et d'immortaliser ma reconnaissance des bontés dont V. M. daigne m'honorer, et dont la continuation est la plus flatteuse de mes espérances.
Je suis avec le plus profond respect,
Sire,
de Votre Majesté
le très-humble, le très-obéissant serviteur,
Gresset.