<578> mes occupations,a très-persuadé que l'on n'est grand au dehors qu'à proportion que l'on est puissant et bien arrangé dans son intérieur.
Le régiment de Würtemberg est complet, à deux cents hommes près; celui de Darmstadt est déjà de neuf cents hommes; les grenadiers de l'augmentation sont complets, à peu de chose près; le régiment de Dossow se forme, et le reste de mes augmentations va fort bien; de façon que, sans exagération, mes dix-huit mille hommes seront complets au mois de mai de l'année qui vient.
Je fais un petit voyage à Baireuth et Ansbach pour entendre moi-même la façon de penser des petits princes, et pour pressentir leurs sentiments;b je ne serai de retour que le 24 de septembre, que vous me ferez plaisir de vous rendre ici.
Je vous prie, faites bien parvenir par un canal détourné à l'évêque de Mirepoix les vers de Voltaire. Je voudrais le brouiller pour jamais avec la France; ce serait le moyen de l'avoir à Berlin.
J'ai envoyé à Chambrier toute une étiquette de maîtres de ballets, dont il doit choisir le meilleur et la meilleure danseuse pour l'Opéra de cet hiver.
Adieu, cher Rottembourg; je fais mille vœux pour votre santé, vous priant de me croire avec toute l'estime et l'amitié imaginable, etc.
EXPRESSIONS DE VOLTAIRE.
Ah! que le précepteur de notre roi est différent du précepteur de notre dauphin!c
Non, non, pédant de Mirepoix,
Prêtre avare, esprit fanatique,
a Voyez t. III, p. 28.
b L. c, P. 27.
c Lettre de Voltaire à Frédéric, du mois de juin 1743; voyez notre t. XXII, p. 147.