<593>Je fais tout ce que je puis pour procurer à V. M. un homme qui puisse remplacer Pöllnitz. Jusqu'à présent je n'ai encore trouvé personne qui fût tel que vous le désirez; mais je tâcherai d'en découvrir un qui soit aimable, de bonne humeur, homme de probité et de belles lettres; toutes ces qualités sont bien difficiles à trouver.
Je me suis donné toutes les peines du monde pour me lier avec de fameux négociants de Cadix et de Lisbonne. J'espère que je vous arrangerai un débit bon et solide de nos toiles de Silésie, ce qui nous procurera un grand gain et excellent commerce, surtout dans les circonstances présentes. Je finis ma lettre en vous renouvelant le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, etc.
P. S. Le 15 de ce mois, l'armée doit être jointe et campée, et Sa Majesté Très-Chrétienne commencera les opérations d'hostilité. J'attends les réponses de V. M. avec grande impatience, pour me mettre en roule, pour prendre congé du roi de France, que je trouverai à la tète de son armée, et pour vous rejoindre. Sire.
23. AU COMTE DE ROTTEMBOURG.
Potsdam, 13 mai 1744.
Je viens de recevoir vos dépêches en date du 4 de ce mois. De la manière que vous vous expliquez sur la conduite que vous avez tenue vers la cour de Versailles, je suis très-satisfait de vous et des manières que vous avez prises pour parvenir à mes fins. Je suis surtout très content de la route que vous vous êtes frayée pour parvenir promptement au but désiré, et des liaisons que vous avez faites avec ce qu'il y a de meilleures têtes en France. Enfin, pour vous rendre justice,