64. AU MÊME.
Breslau, 18 décembre 1758.
.... Soyez sûr que tout se retire d'ici vers Prague; je ne puis vous rendre raison de ce mouvement, mais il en doit avoir une. Peut-être que si vous combinez cet avis avec les nouvelles que vous recevez de vos frontières, vous pourrez parvenir à découvrir le but de l'ennemi. Il se peut que ce soient des arrangements intérieurs; mais le plus sûr est de ne s'y point fier, et de suivie le bon père Canaye, qui dit : Vigilant, vigilant, mes frères.a
65. AU MÊME.
Breslau, 11 janvier 1759.
Mon cher frère,
Je regrette beaucoup la perte de Mayrb dans son genre, puisque c'était un homme dont on aurait encore pu tirer un grand profit. Je ne sais comment le remplacer. Il y a un Colignon qui s'est offert; on peut l'essayer, mais pour trouver un homme aussi capable que
a Voyez la Conversation du maréchal d'Hocquincourt avec le P. Canaye, dans les Œuvres mêlées de M. de Saint-Évremond, t. II, p. 35. Le jésuite dit : « Remarquez-vous, monseigneur, remarquez-vous comme Satan est toujours aux aguets? Circuit quaerens quem devoret. Vous concevez un peu de dépit contre nos pères; il se sert de l'occasion pour vous surprendre, pour vous dévorer, pis que dévorer, pour vous faire janséniste. Vigilate, vigilate; on ne saurait être trop sur ses gardes contre l'ennemi du genre humain. » Voyez t. XIX, p. 17 et 357, et t. XXV, p. 211, où nous avons cité un autre mot du père Canaye.
b Voyez, t. IV, p. 138.