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169. AU PRINCE HENRI.

Potsdam, 9 octobre 1763.



Mon cher frère,

Je souhaite, mon cher frère, que vous vous amusiez bien pendant votre petit voyage. Ma sœur de Schwedt a été incommodée, mais elle va mieux à présent. Ma sœur Amélie m'écrit qu'elle est assez contente de l'effet des eaux qu'elle a prises, et qu'elle a bonne espérance de se rétablir tout à fait l'année prochaine.

Voilà le roi de Pologne qui s'est laissé mourir comme un sot; je vous avoue que je n'aime pas les gens qui font tout à contre-temps. J'espère cependant que cette élection se passera sans qu'il en résulte de nouveaux troubles. J'ai un chagrin domestique; mon pauvre chien va mourir, et, pour m'en consoler, je me dis que si la mort n'épargne pas les têtes couronnées, la pauvre Alcmène ne peut pas s'attendre à un meilleur sort. Je vous embrasse mille fois, mon cher frère, en vous priant de me croire avec une parfaite tendresse, etc.

170. DU PRINCE HENRI.

Rheinsberg, 13 octobre 1763.



Mon très-cher frère,

On vient de m'apprendre que vous avez fait des arrangements en ma faveur, à l'égard des dettes que le feu margrave Charles avait contractées sur les terres que vous avez eu la générosité de me donner. Je ressens vivement toutes les obligations que je vous dois, et si vous