<369> frère, de vous écrire d'ici, avant d'aller en Moravie, une lettre avec le chiffre de Cocceji.a Vous priant d'être persuadé de la tendresse et de la parfaite estime avec laquelle je suis, etc.

207. AU MÊME.

Breslau, 9 septembre 1770.



Mon cher frère,

J'ai reçu votre chiffre de Suède. Je suis charmé d'y voir ma sœur en de si bonnes dispositions. Qu'elle reste avec ses Français tant qu'elle voudra, pourvu qu'elle garde des ménagements indispensables et nécessaires avec les Russes, pour que l'animosité ne devienne pas trop grande, et que l'impératrice de Russie ne pousse pas son animosité trop loin. Pour revenir à présent aux affaires importantes, vous saurez que le jour de mon arrivée à Neustadtb j'ai reçu un courrier de Constantinople, par lequel on me mande que la Porte ottomane a demandé ma médiation et celle de la cour impériale pour faire la paix avec les Russes. Ceci a donné lieu à des conférences que j'ai eues avec le prince de Kaunitz sur ce sujet. Nous sommes assez d'accord dans nos principes et dans nos idées. Je vais donc d'abord, à mon retour, expédier un courrier en Russie, pour apprendre si l'Impératrice approuve cette médiation, ou si elle la refuse. Je crois que la cour de Vienne laissera Asow à la Russie, sans en prendre autrement jalousie, pourvu que la Valachie et la Moldavie soient restituées, et que


a Jean-Frédéric-Henri baron de Cocceji, lieutenant-colonel et adjudant du Roi, nommé envoyé extraordinaire de Prusse à Stockholm le 17 novembre 1763, rappelé le 28 janvier 1771. Voyez t. V, p. 41.

b Le 3 septembre. Voyez t. VI, p. 31-33; t. XXIII, p. 191; t. XXIV, p. 226.