<402> les apparences, elle doit brouiller ces deux cours plus que jamais. Ensuite de cela, il faudra voir quelle résolution on prendra à Pétersbourg pour la pacification avec les Turcs. Tout cela, mon cher frère, nous mènera jusqu'à la fin de cette année, où il n'y aura probablement que des négociations entamées et de nouvelles propositions à faire. J'attends toutes ces choses patiemment pour voir comment cette fusée se débrouillera. Je vous embrasse, mon cher frère, de tout mon cœur, en vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.
235. AU MÊME.
Le 27 septembre 1771.
Mon cher frère,
Je vois, mon cher frère, que vous êtes étonné de la singulière conjoncture où se trouve l'Europe à présent. Il est vrai que, en lisant l'histoire même, je ne me rappelle pas d'y avoir lu quelque trait qui ressemble à la position présente où nous nous trouvons. Cependant, depuis que j'ai eu la satisfaction de vous écrire, les conjonctures et les événements ont pris une tournure infiniment plus favorable pour nos intérêts; les Russes, piqués de la réponse sèche et impérieuse des Autrichiens, ont résolu de faire marcher au mois de janvier prochain une armée de cinquante mille hommes en Pologne. Leur animosité se tourne tout entière contre les Autrichiens; ils veulent céder aux Turcs la Moldavie et la Valachie, et ils veulent même animer cette puissance à se déclarer contre l'Autriche. Voici le moment de signer notre convention avec eux; cela améliorera pour moi les conditions