<427>coup, et qui ne remplit jamais l'attente de ceux qui demandent les effets de ses prédictions. Tout se tranquillise à Moscou depuis le départ de Braniki.a Il semble que la Russie, mécontente de la Suède, commence à soulever l'esprit de cette nation contre le Roi. Si Sa Majesté notre auguste neveu n'y prend garde, et s'il ne s'observe pas davantage dans sa conduite, je prévois qu'il s'attirera quelque mauvaise affaire. Pour l'affaire de la Bavière, elle me paraît, mon cher frère, encore bien éloignée; l'Électeur se porte mieux que moi. Mais sur toute chose il faut savoir comment la France envisage cet objet, pour être informé avec certitude de la force des alliances de part et d'autre, et des obstacles qui pourront se rencontrer dans cette affaire; car si cela en vient à l'exécution du projet des Autrichiens, il faut s'attendre à une guerre générale, dans laquelle il ne faut s'engager qu'à bonnes enseignes. C'est en vous embrassant de tout mon cœur que je vous prie de me croire, etc.
259. AU MÊME.
Potsdam, 6 février 1776.
Mon très-cher frère,
L'accès de goutte, mon cher frère, dont j'ai souffert m'est à présent passé; reste à éviter de nouvelles rechutes. Votre amitié seule me guérirait, mon cher frère, au défaut de toute médecine. Il est sûr que les Autrichiens ont le dessein que je vous ai communiqué, que l'expédient que vous me suggérez, mon cher frère, est admirable;b
a Voyez t. VI, p. 73 et 74.
b On n'a pas retrouvé la lettre du prince Henri à laquelle ces mots ont trait.