<437>sine, domestiques, et ceux qui doivent recevoir le grand-duc, vers le 15 du mois prochain; alors il n'y aura plus moyen de déguiser ce que l'on a en vue. Notre nièce et le prince Eugène, qui absolument a voulu être du voyage, arriveront le 20 juillet à Potsdam. Il est nécessaire que je leur parle avant l'arrivée du grand-duc, pour qu'ils prennent le ton convenable à la scène qui va se passer. Ne vous moquez point de moi, mon cher frère, mais il faut que je vous avoue mon faible : j'ai une crainte, je ne sais pourquoi, qu'il ne prenne quelque maladie ou qu'il n'arrive quelque malheur au grand-duc. Je vous prie de faire que son médecin l'accompagne, et qu'il aille le moins à cheval que possible. Je ne serai tranquille que lorsqu'il sera de retour en bonne santé à Pétersbourg. Vous direz que cela sent bien le vieillard; cela peut être, mais mettez-vous dans ma place, et jugez, je vous prie, quelle chose fâcheuse ce serait pour nous tous ensemble, si telle chose arrivait. Je suis à présent occupé ici à terminer nos affaires des limites avec les Polonais, et pour accélérer cette négociation, j'envoie trois projets de cession à Benoît,a dont les Polaques pourront choisir ce qui leur conviendra. Depuis mon départ de Magdebourg, nous avons eu une suite de beaux jours; aujourd'hui il fait une forte pluie; demain le camp se formera, et je pars le 11 pour mes pénates. Mais j'ai des affaires par-dessus les oreilles. C'est avec les plus tendres sentiments et la plus parfaite considération que je suis, etc.
a Ministre résident de Prusse à Varsovie depuis 1751 jusqu'au mois de novembre 1776.