<452> comme vous au sujet de cet indigne neveu, et je ne le ménagerai pas plus que de raison.
Pour vous dire deux mots de ma santé, vu l'intérêt que vous y daignez prendre, j'ai pris une sorte d'érésipèle à la jambe, qu'on nomme Blatterrose,a ce qui encore est fort douloureux. Le chirurgienb dit que c'est à merveille. De pareil bonheur ne peut être souhaité qu'à des ennemis. Mais il faut subir son destin. Je suis, etc.
282. DU PRINCE HENRI.
Rheinsberg, 9 septembre 1777.
Mon très-cher frère,
J'ai appris votre heureuse arrivée à Potsdam avec la plus grande joie. Vous daignez, mon très-cher frère, me parler, dans la même lettre, de votre passage par la Lusace.c Accoutumé à voir vos troupes, je ne suis pas étonné que la comparaison en soit peu avantageuse pour les troupes saxonnes que vous avez vues. Tout le pays, d'ailleurs, a essuyé tant de sensibles secousses, qu'il doit s'en ressentir encore.
Je me suis hâté de répondre sur le premier sujet de votre lettre; mais j'en viens à l'essentiel, c'est de vous remercier très-humblement, mon très-cher frère, de l'Essai sur les formes de gouvernement et sur les devoirs des rois,d que vous avez daigné m'envoyer. Je l'ai relu avec
a Voyez ci-dessus, p. 49.
b Frédéric se faisait alors traiter par les deux chirurgiens-généraux Schmucker et Theden.
c Frédéric partit le 2 octobre de Polnisch-Neudorf, près de Breslau, et passa par Christianstadt, Forsta, etc. pour se rendre à Potsdam.
d Voyez t. IX, p. XI et XII, 221-240; t. XXIII, p. 456, 458 et 459; t. XXV, p. 97 et 101.