<467> Autrichiens; mais ce qui vous surprendra plus que le reste, c'est que l'Électeur palatin est sur le point de laisser pour des subsides ses troupes aux Autrichiens. Cobenzl prépare son départ; mais je ne dois pas vous laisser ignorer qu'il est instruit de bien des choses que vous dites, car il s'est lâché envers un de mes espions, et lui a dit : « Le prince Henri croit toujours qu'il n'y aura point de guerre; mais il s'apercevra bientôt avec quelle puissance il aura affaire. » Vous voudrez bien prendre toutes les précautions pour que les gens qui vous environnent n'aillent pas trompeter dans la ville, pour se donner des airs, ce qu'ils savent et souvent ce qu'ils ne savent pas. Pour moi, je prévois la guerre comme une chose immanquable; l'Empereur la veut décidément, et les armées commencent à s'assembler. J'attends encore sur une nouvelle, et alors je donnerai les derniers ordres pour les chevaux et pour ce qui s'ensuit, car je ne veux pas être pris au dépourvu. Je suis, etc.
295. DU PRINCE HENRI.
Berlin, 12 mars 1778.
.... Les propos qu'on prête au sieur Cobenzl me paraissent fort douteux : d'abord je sais par son beau-frère, qui, avant son départ, me l'a assuré, que ce ministre était convaincu que vous feriez la guerre à l'Autriche; secondement on me prêterait une opinion qui est précisément contraire à celle que j'ai. Depuis le mois de janvier, j'ai été convaincu que vous feriez la guerre; mais j'ai simplement cru que des propositions de l'Autriche pourraient amener une pacification. Quant à mon opinion, je ne vous l'ai pas cachée, mon très-cher