<468> frère, en vous disant qu'une guerre entreprise avec le secours de plusieurs alliés pouvait produire l'effet désirable que l'Autriche renoncerait à la Bavière, tandis qu'une guerre à force égale ne produirait rien. Si quelque chose peut autoriser l'idée que je ne crois pas à la guerre, c'est que je n'ai point fait travailler à mes équipages, chose que je n'ai pas cru devoir faire à moins d'un ordre de votre part. Je vous ai demandé à deux reprises votre intention à ce sujet, et comme vous n'avez pas jugé à propos de me répondre, je suis resté tranquille. Toutes mes espérances, mes vœux se réunissent pour que vous sortiez, mon très-cher frère, heureusement de ce labyrinthe. Si je n'espérais dans la France, j'appréhenderais beaucoup, non pas précisément des malheurs pour l'État, mais j'envisage une guerre comme très-malheureuse, dont vous sortiriez sans les moindres avantages, et après laquelle l'Autriche resterait en possession de la Bavière.
296. AU PRINCE HENRI.
Ce 18 (mars 1778).
Mon cher frère,
Sur les lettres que j'ai reçues de Vienne, j'ai été obligé de donner l'ordre pour acheter les chevaux et pour mettre toute l'armée dans un état mobile. Mon mémoire a été donné au prince Kaunitz, et, selon sa coutume, il a dit qu'il en ferait son rapport. Mais l'Empereur part pour Prague; tous les arrangements se poussent avec vigueur pour soutenir la guerre; le duc de Toscane doit venir à Vienne, comme héritier présomptif en cas de la mort de son frère. Les Saxons, qui se trouvent dans la crainte, me sollicitent de les assister,