<469> et je risquerais d'une manière coupable envers ma patrie de différer plus longtemps de me mettre en défense. On commet, mon cher frère, deux sortes de fautes : les unes par trop de précipitation, les autres par trop de nonchalance. Je serais dans ce dernier cas, si, dans ce moment-ci, je ne prenais pas les mesures les plus sérieuses pour n'être pas pris au dépourvu; car voilà de quoi il s'agit. Vous voyez un peu noir dans nos affaires; j'avoue que nous n'avons pas toutes les assistances que nous pourrions désirer; mais nous ne nous manquerons pas à nous-mêmes, si le besoin le demande.
Ayez la bonté de venir ici, pour que nous puissions préparer bien des choses d'avance, dont il est à présent temps de régler les détails. Je suis, etc.
297. DU PRINCE HENRI.
Berlin, 29 mars 1778.
Mon très-cher frère,
Je vous félicite, mon très-cher frère, d'avoir achevé toute la besogne avec la Saxe, et je vois avec un grand contentement que vous avez sujet d'être satisfait de la conduite de l'Électeur. Les conditions qu'il ajoute ne sont d'aucune importance, et très-équitables; l'échange des déserteurs sera très-utile pour votre armée. Quant au payement qu'ils exigent pour les fourrages dont votre armée pourrait avoir besoin, vous aurez la grâce, mon très-cher frère, de donner vos ordres à cet égard au commissariat de la guerre; cette dépense peut devenir très-nécessaire dans le moment de notre entrée en Saxe, et avant que nous approchions de l'Elbe. Comme tout au plus on n'aura besoin d'être fourni que pendant huit jours, c'est pourquoi cette dé-