<472> que vous ayez à leur donner des ordres en marche. Quant aux affaires étrangères, je commence à croire, mon cher frère, que nous aurons la France. Les Autrichiens ont menacé l'Électeur palatin que s'il ne leur donnait pas ses troupes, on traiterait en ennemi ses possessions du Rhin. Vous voyez par là qu'ils en veulent à Wésel. Il y a encore quelques bagatelles à régler avec l'électeur de Saxe, et tout sera fini. J'avoue, mon cher frère, que je m'étonne des sombres réflexions que vous faites dans un temps où je ne vois pas ce que nous avons à craindre. L'homme est fait pour agir;a et comment agirons-nous jamais plus utilement qu'en brisant le joug tyrannique que les Autrichiens veulent imposer à l'Allemagne? Dans des occasions comme celle-ci, il faut s'oublier soi-même et ne penser qu'au bien de la patrie, et ne se point flatter de choses qui ne sont plus possibles, comme de la paix. Je suis, etc.

299. DU PRINCE HENRI.

Berlin, 31 mars 1778.



Mon très-cher frère,

J'attends d'être instruit des arrangements que vous faites, mon très-cher frère, par le major Pfau, comme vous daignez me le dire. En attendant, je suis sur le qui-vive. Mon régiment a ordre pour marcher. On dit ici que la garnison de Berlin doit camper le 10 près de Wusterhausen. Comme j'ignore si cela est ainsi, j'attends tranquillement d'en être informé. Il sera très-nécessaire cependant que, vers


a Voyez t. X, p. 110; t. XXI, p. 184; t. XXII, p. 206; t. XXIV, p. 145 et 596; t. XXV, p. 288.