<498> égarés dans les fonds; ce sont ceux-là que nous avons ensuite tous pris; mais cela prouve aussi la difficulté du pays. D'ailleurs, il faut le connaître, et ce n'est qu'en envoyant des officiers avec les patrouilles que je fais reconnaître et dessiner les chemins. Sans ce secours, je ne me tirerais pas d'affaire. Je fais venir la grosse artillerie à Zittau, et, si j'en ai besoin, je l'attire à moi, mais pas plus tôt que je verrai clair dans les démarches de Loudon. Mon bonheur est que personne ne s'est douté de cette entreprise; c'est aussi sur quoi je me suis reposé. Elle serait d'ailleurs trop téméraire, et je ne conseille à personne au monde de l'imiter. Au reste, je serai satisfait si le petit succès que j'ai eu, joint aux peines d'esprit et aux fatigues du corps, mérite votre satisfaction. Ce seront les derniers services que je pourrai rendre. Je ferai les derniers efforts pour soutenir cette campagne; mais mes forces ne vont point au delà, et je suis hors d'état de supporter le poids d'une charge qui demande une continuelle sagacité d'esprit, jointe à un corps ferme et robuste.a Je suis, etc.
323. AU PRINCE HENRI.
Le 6 août 1778.
Mon très-cher frère,
Je vous remercie mille fois, mon cher frère, du beau coup que vous venez d'exécuter; les gratifications seront toutes expédiées selon que vous le désirez.b Je souhaite de tout mon cœur que votre santé ne
a Voyez Militärischer Nachlass des Grafen Henckel von Donnersmarck, t. II, cahier II, p. 175.
b Dans une autre lettre (inédite) au prince Henri, du 6 août, le Roi accorde les récompenses demandées par son frère dans sa lettre (inédite) du 3, savoir : l'ordre de l'Aigle noir,