<514>sés. Gillerna est devenu lieutenant-colonel, le capitaine qui s'est distingué, major, le bas officier, lieutenant, et chaque soldat a reçu un florin, et les bas officiers à proportion. Peines et récompenses, voilà, mon cher frère, ce qui mène les hommes. J'aimerais mieux ne donner que des récompenses, mais cela ne va pas toujours. Le pauvre lieutenant-général Krockowb est mort, n'ayant été malade que cinq jours; j'en suis tout triste; le prince de Würtemberg a le régiment. D'ailleurs, mon cher frère, je ne puis vous parler que de boue, de chemins abominables, et d'une infinité de difficultés en ce genre, qui me donnent souvent de la tablature. Je vais incessamment me porter sur les lieux, pour faire encore des arrangements très-indispensables. C'est en vous embrassant tendrement que je vous prie de me croire avec la plus haute estime, etc.
335. DU PRINCE HENRI.
Camp de Tschischkowitz, 15 septembre 1778.
J'ai reçu la lettre du 13 que vous avez eu, mon très-cher frère, la bonté de m'écrire. Je vois que les Autrichiens ont abandonné la Lodomérie et la Gallicie. Ne serait-ce pas pour se renforcer en Moravie, et pour n'avoir pas besoin d'y détacher beaucoup de troupes de l'armée de l'Empereur? Par les lettres de Prague, leur dessein doit être de renforcer Loudon. Les huit régiments de l'armée de l'Empereur
a Ernest-Henri de Gillern, né en Silésie en 1730, et blessé à la bataille de Kunersdorf, fut nommé lieutenant-colonel le 7 septembre 1778, pour le brillant fait d'armes qu'il avait exécuté près de Lewin, dans la nuit du 1er au 2 septembre. Il parvint en 1781 au grade de colonel, et en 1789 à celui de général-major. La même année, il devint chef du 16e régiment d'infanterie. Il mourut en 1792.
b Voyez t. XX, p. XI, et 195-198; t. XXV, p. 655.