<526> changements que la campagne stérile en événements que nous venons d'avoir. J'ai bien établi les quartiers de la Haute-Silésie, et je les crois maintenant à l'abri de toute insulte. Selon les mesures que nous avons prises, nous pouvons être les maîtres de la principauté de Teschen dès que nous le voudrons; mais il faut encore un peu différer cette entreprise. Je suis revenu ici tout étonné de me retrouver dans une grande ville et dans un pays policé. En vérité, cette Bohême et cette Moravie ne valent guère mieux que le pays des Algonquins; une race d'hommes à demi sauvages les habite, et l'espèce humaine y est prodigieusement dégradée. L'ennemi se tient très-tranquille dans ses quartiers, et je crois que l'hiver se passera assez tranquillement. Peut-être faudra-t-il encore barbouiller du papier inutilement; mais enfin il faut s'assujettir à sa destinée, personne ne la peut éviter. Je suis maintenant occupé à prendre des mesures pour l'année prochaine, pour compléter l'armée, pour les vivres, pour les charrois, et généralement pour réparer nos pertes et nous remettre en une situation vraiment formidable. Voilà, mon cher frère, ce qui fait mes menus plaisirs et quelquefois mes désagréments. C'est en faisant des vœux pour votre santé que je vous prie de me croire avec une parfaite tendresse, etc.

347. AU MÊME.

(Breslau) 9 novembre 1778.



Mon cher frère,

Ma lettre sera un peu stérile pour cette fois, où nous commençons à jouir dans nos quartiers d'un peu plus de tranquillité que du com-