<III>maladies.a Ce fut le 18 janvier 1785 qu'elle le vit pour la dernière fois, à Berlin. Elle mourut dans cette ville le 13 janvier 1797, sans avoir eu d'enfants.
On voit par ce qui précède combien Frédéric avait peu de relations avec sa femme en temps ordinaire. Les soucis de la guerre ne l'en rapprochaient pas davantage. Ses campagnes finies, il éprouvait le besoin d'avoir auprès de lui quelques amis et quelques membres de sa famille, entre autres sa sœur Amélie,b pour jouir de ce qu'il appelait une société douce (lettre au prince Henri, du 14 janvier 1758c). Mais il n'invita jamais la Reine à se joindre à ces amis; il ne la vit même pas de toute la guerre de sept ans, à partir du mois de janvier 1757. Il parle très-rarement d'elle dans ses ouvrages et dans sa correspondance. Il n'en fait aucune mention dans ses nombreuses lettres à la margrave Wilhelmine de Baireuth (dès 1740), à la duchesse Louise-Dorothée de Saxe-Gotha, à l'électrice Marie-Antonie de Saxe et à la landgrave Caroline de Hesse-Darmstadt. Il semblerait, à lire ces correspondances, qu'il ne fût pas marié. Ses lettres à madame de Camas, grande gouvernante de la Reine, renferment, à la vérité, quelques passages évidemment écrits à l'adresse de cette princesse; mais son nom ne s'y trouve pas.d Madame de Camas, qui avait pour la Reine un attachement aussi tendre que respectueux, parle également d'elle sans la nommer, dans sa réponse du 20 novembre 1762. Dans quelque disposition d'esprit que se trouve Frédéric, il observe la même manière d'agir sur ce point. Ainsi il ne dit pas un mot de la Reinee dans sa première Disposition testamentaire, écrite deux jours avant la bataille de Mollwitz, et adressée au prince Guillaume son frère et son héritier présomptif; cependant il recommande à celui-ci, de la manière la plus pressante, sa mère, ses frères, ses sœurs, ses amis, ses secrétaires et ses domestiques. Il ne parle guère de sa femme, dans les volumes précédents, que t. I, p. 187, t. XVII, p. 57 et 58, et t. XVIII, p. 179 et 180. Elle n'occupe pas plus de place dans ses poésies, et il ne lui en a adressé ni dédié aucune. Voltaire, à son tour, se faisant en quelque sorte l'écho de Frédéric, garde le silence sur la Reine dans les vers qu'il adresse à son héros, le 28 novembre 1740,f avant de retourner en France, et où il encense le Roi, la
a Voyez t. XXII, p. 186.
b Voyez ci-dessous, p. 195, 196 et 212.
c Voyez t. XXV, p. VIII, et ci-dessous, p. 194.
d Voyez t. XVIII, p. 161, 162, 169 et 171, nos 6, 7, 14 et 16.
e Voyez ci-dessous, p. 99 et 100.
f Voyez t. XXII, p. 58.