42. AU MÊME.
(Plothow) ce 17 (août 1758).
Mon cher frère,
J'ai reçu une lettre de ma sœur, avec des nouvelles de sa santé qui ne mettent guère l'esprit en repos.208-a Vous pouvez juger de l'impression que tant d'appréhensions doivent jeter dans mon esprit. Enfin, mon cher frère, nous n'avons que des pertes à regretter et des pertes à craindre. Cela et les affaires qui me passent actuellement par les mains ne me mettent pas à mon aise, ni en état de faire la belle conversation. Mon frère Ferdinand a été assez mal, mais il est hors de tout danger. Quant aux affaires, je vous renvoie à mon grimoire, vous priant d'être bien persuadé de la tendre amitié et de la considération avec laquelle je suis, etc.
J'ai oublié de vous dire que je n'ai pas pensé à faire revenir M. de Mailly; je lui écris même qu'il n'a qu'à rester chez lui. Pour ce qui regarde Mittrowsky,208-b il dépendra de vous de le relâcher sur sa parole.
208-a Frédéric parle de la lettre que sa sœur de Baireuth lui avait écrite le 10 août.
208-b Le prince Henri avait écrit à Frédéric, le 2 août, que le major de Röell, du régiment des hussards de Székely, avait fait le général Mittrowsky prisonnier (le 29 juillet) près de Dippoldiswalda; et le 14 : « Le prince de Deux-Ponts m'a écrit une lettre très-obligeante pour me demander que le général Mittrowsky pût obtenir la liberté de prendre les bains de Teplitz, ou du moins de pouvoir aller en Moravie, sur ses terres, pour se soigner de la blessure qu'il a reçue lorsqu'il fut fait prisonnier. »