260. AU MÊME.
Le 10 février 1776.
Mon très-cher frère,
J'espère à présent, mon cher frère, à l'aide de Cothenius, d'être entièrement délivré de la goutte; mais ma convalescence est lente, et j'ai bien de la peine à reprendre la force que j'ai perdue; cela durera encore quelque temps. Cependant je crois que je me ressentirai le reste de ma vie de cette dernière secousse.
Il y a longtemps que je m'étais proposé, mon cher frère, de vous parler sur le sujet que contient ma dernière lettre; je ne sais par quel hasard j'en ai été distrait; mais je vous assure que je ne mourrai tranquille sur ce qui regarde les intérêts de l'État qu'en vous en voyant en quelque manière constitué le tuteur. Je vous envisage comme le seul qui puissiez soutenir la gloire de la maison et devenir en tout genre le soutien et le pilier de notre commune patrie; et si j'ai une<429> fois le plaisir de vous parler, je pourrai m'expliquer plus amplement sur les moyens de faire réussir ce projet.
Il faut sans doute que le Potemkin soit rentré en grâce ....