261. AU MÊME.
Le 18 février 1776.
Mon très-cher frère,
On ignore le moment de sa mort; mais on est obligé à prévenir tant que l'on peut les malheurs qui peuvent arriver dans la suite. Pour moi, qui ai dévoué ma vie à l'État, je ferais une faute impardonnable, mon cher frère, si je ne tâchais pas autant qu'il est dans mon pouvoir, non pas de régner après ma mort, mais à faire participer au gouvernement une personne de votre sagesse .... Je n'ai en cela, mon cher frère, que l'État en vue, car je sais très-bien que, quand même le ciel tomberait, tout me pourrait être fort égal le moment après ma mort. Persuadé de l'amitié que vous avez pour moi, je vous ai ouvert mon cœur sur ce sujet, qui a été longtemps l'objet de mes réflexions. Je vous remercie mille fois du plaisir que vous me faites de vouloir vous prêter à mes désirs,429-a et si le ciel pouvait être touché par nos vœux, je le prierais de répandre sur votre personne les bénédictions les plus précieuses.
Orloff est parti de Dresde ....
429-a La lettre du prince Henri à laquelle ces mots se rapportent manque, ainsi que sa réponse à cette lettre-ci.