<575>

383. AU MÊME.

Neisse, 21 août 1784.

Il dépendra de vous d'aller à Paris comme on vous y invite; mais d'ailleurs, mon cher frère, vous pouvez compter que les Français ne se retourneront pas facilement, à moins que l'Empereur ne les pousse à bout.

La diète de Pologne va commencer; mais l'Impératrice, depuis la mort du favori Lanskoi, est devenue si mélancolique et triste, quelle ne voit presque personne. Il n'y a que le comte d'Orloff, qui est auprès d'elle, dont le crédit balance celui de Potemkin. Tout cela fait stagnation dans les affaires; mais jusqu'ici il n'y a pas apparence que cela puisse opérer quelque changement de système.

Notre affaire avec la ville de Danzig n'est pas encore tout à fait terminée. On m'a fait des propositions dans lesquelles je ne saurais entrer; j'en ai fait d'autres dans lesquelles j'espère qu'on entrera. Toutes les affaires en Europe jusqu'ici sont encore dans une grande confusion; mais je crois que cela se débrouillera bientôt. Cependant, mon cher frère, malgré votre bonne volonté, il ne faut pas vous jeter à la tête de ces gens, parce qu'il est plus sage de voir venir que de faire des avances. Je suis, etc.