<106> et je ne désire que de vous rendre agréable le séjour de Berlin. S'il vous est commode, ma très-chère sœur, de passer une nuit à Potsdam, j'aurai le plaisir de vous y recevoir. Oserais-je aussi vous prier de donner ordre à votre décorateur de venir à Berlin? Je le prendrai volontiers, et vous en pourrez toujours disposer de même toutes fois et quantes vous l'ordonnerez. J'espère que la chère Frédériquea se remettra bientôt, et que nous la verrons à Berlin avec toute sa belle humeur.
Vous vous intéressez trop tendrement à ma santé; non, ma chère sœur, je ne prends ni quinquinab ni fébrifuge; je ne me sers que de remèdes très-innocents, et j'aperçois que la fièvre diminue beaucoup, de sorte que je puis espérer de n'être plus fiévreux en vous recevant. Adieu, ma très-chère sœur; j'espère que vous ne douterez jamais de la tendresse et de l'estime avec laquelle je suis, etc.
Mille amitiés au bon Margrave.
98. A LA MÊME.
Ruppin, 13 octobre 1740.
Ma très-chère sœur,
L'empressement que j'ai d'apprendre de vos nouvelles, et de savoir comment s'est passé votre voyage,c m'oblige de vous envoyer Mün-
a La princesse Frédérique, fille de la Margrave et l'unique fruit de son mariage, était née le 30 août 1732. Voyez ci-dessus, p. 7-9, numéros 5 et 6.
b Voyez t. II, p. 60, et les Mémoires, t. II, p. 302.
c La Margrave était alors en route pour Berlin, où elle arriva le 17 octobre. Voyez ses Mémoires, t. II, p. 299 et suivantes. Quant à M. de Münchow, voyez notre t. XXV, p. 530.