<109>Si cette lettre n'arrive pas après le départ du Margrave,a j'ose vous prier de lui faire mes compliments de tout mon cœur.
101. A LA MÊME.
Herrendorf, proche de Glogau,
23 décembre 1740.
Ma très-chère sœur,
Je suis ravi de vous savoir contente de votre séjour de Berlin. Je ne négligerai jamais rien, de mon côté, de tout ce qui pourra contribuer à votre satisfaction, trop heureux si je puis y réussir et vous donner de faibles marques de l'attachement inviolable que j'ai pour votre personne!
Nous avancerons bientôt vers Breslau; je compte d'y être vers le 10 de janvier. Les portes m'y seront ouvertes, et nous trouvons trop peu de résistance pour oser prétendre à la vraie gloire. Les troupes, et tout ce qui regarde cette expédition, se trouvent dans le meilleur état du monde; et si les montagnes de la Moravie ne nous arrêtaient, je crois que nous pourrions être dans peu devant Vienne.
Que les Maupertuis et les Jordan sont heureux! Ils vous entendent tous les jours, et moi, je ne puis que vous lire. Vous me flattez infiniment, ma très-chère sœur, en m'assurant que j'aurai encore le bonheur de vous retrouver à Berlin. Au nom de Dieu, ne me trompez pas dans la douce espérance que vous venez de me faire naître, et soyez persuadée de tous les sentiments de la plus vive tendresse avec lesquels je suis, ma très-chère sœur, etc.
a Mémoires, t. II, p. 304.