<143> à croire que vous aurez trop de bonté de cœur et trop d'affection pour moi pour ne pas vous désister de celte funeste entreprise, que je désavouerai toujours. Au contraire, si la fantaisie de la de Marwitz la pouvait aveugler à un tel point, qu'elle voulût, contre ma volonté déclarée, épouser le comte de Burghauss, elle peut compter que je la ferai déclarer indigne et inhabile à participer à l'héritage considérable de son père, ce qui s'est déjà fait au sujet de la jeune fille de ce général,a par la même raison. Il est vrai que j'en serais inconsolable, si cette malheureuse affaire occasionnait une brouillerie et disharmonie entre nous, liés si étroitement de sang et de cœur.b Mais vous prendrez en considération, s'il vous plaît, qu'il me sera impossible de donner les mains à ces mariages étrangers des filles de Marwitz. C'est pourquoi je vous prie de déclarer en mon nom à cette personne qu'elle ne doit absolument pas penser à ce mariage, qui l'exposera à ma disgrâce et à l'exécration de son digne père. En tout cas, vous me ferez plaisir de renvoyer cette dame ici, où j'aurai moi-même soin de son établissement. Je suis avec une très-tendre amitié, madame ma très-chère sœur, etc.c
a Mademoiselle Caroline de Marwitz avait épousé le comte de Schönbourg, grand écuyer de la Margrave. Voyez les Mémoires, t. II, p. 228.
b Voyez t. XXVI, p. 216, no 52.
c De la main d'un secrétaire.