187. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
Le 10 mai 1747.
Mon très-cher frère,
Je n'ai pu me résoudre de partir sans vous assurer encore, mon très-cher frère, de mon tendre attachement. J'espère que le silence que je serai obligée de garder pendant ma cure ne vous empêchera pas de penser quelquefois à une sœur qui vous est entièrement dévouée. Je prends la liberté de vous adresser une nouvelle façon d'écritoire, sortie de l'imagination de quelques petits-maîtres français. Quoi qu'il en soit, c'est la mode à présent de n'écrire que sur du papier bigarré, et avec les encres qui y appartiennent. Je souhaite que cette bagatelle vous amuse quelques moments, étant avec toute la tendresse et le respect imaginable, mon très-cher frère, etc.
188. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
Potsdam, 20 juin 1747.
Ma très-chère sœur,
Vous voyez par le papier de ma lettrea que j'ai reçu la galanterie que vous m'avez faite, et que j'emploie ce même papier à vous en témoigner ma reconnaissance. Tout ce qui me vient de votre part, ma très-chère sœur, me fait un plaisir sensible; c'est une marque de votre souvenir, c'est une attention, c'est enfin un reste d'une vieille amitié qui fit les délices de ma vie. L'écritoire se ressent de la gentillesse
a Elle est écrite sur une feuille de papier à lettre grand in-8, dont les quatre pages sont bordées d'une guirlande de petites fleurs bleues.