<186> un plus grand nombre, vous priant de me conserver votre amitié, qui m'est d'un prix inestimable, et que je compte mériter par les sentiments distingués d'estime et de tendresse avec lesquels je suis, ma très-chère sœur, etc.
193. A LA MÊME.
Sans-Souci, 22 septembre 1747.
Ma très-chère sœur,
Tout ce que j'ai désiré de plus en vous voyant chez nous, c'était de vous faire passer le temps de façon que vous n'eussiez aucun regret à la charmante surprise que vous nous avez faite. Je suis trop heureux, si je puis me flatter d'y avoir réussi. Vous vous intéressez trop obligeamment à ma santé; il est sûr que vous perdriez en moi un frère qui vous aime bien tendrement; mais, ma chère sœur, ce sont de ces choses dont il faut s'en remettre à la Providence, en cas qu'elle se mêle de ce monde. Du reste, on n'y saurait faire grand' chose; les hommes naissent pour faire des extravagances dans leur jeunesse, quelque bien dans l'âge mûr, pour se reproduire, pour jouir de quelques plaisirs entremêlés d'amertumes, et pour se dissoudre à la fin. C'est là le train des jours de cette espèce qui raisonne sur ce qu'elle sait et ne sait pas, qui marche sur deux pieds, et qui n'a point de plumes. Je vous demande pardon des balivernes dont je vous entretiens; je pourrais les grossir en vous annonçant l'arrivée de deux jeunes princes de Cobourg, du général Schulenbourg, des Sardois, et de quelques autres étrangers encore; mais vous avez tant d'originaux dans votre voisinage, que ce serait une œuvre suréro-