<229> l'état présent de l'Europe, je vous donne sûrement deux ans d'attente, et je crois que le Margrave pourrait très-bien en ce temps embourser des payes mortes.
Je crois que le margrave d'Ansbach ne sera pas resté longtemps chez vous; il n'est pas fait pour goûter les douceurs de la société; la passion de la chasse, et la vie crapuleuse qu'il mène depuis si longtemps, le déplacent quand il se trouve chez des personnes raisonnables.
J'attends ma sœur, le Duc et leur fille aînée, le 4 du mois prochain. Il y a sept ans que la Reine n'a pas revu ma sœur. Ce sera un grand plaisir de la revoir. Elle tient un petit bureau d'esprit, à Brunswic, dont votre médecina est le directeur et l'oracle. Il y a de quoi pouffer de rire quand elle parle de ces matières : sa vivacité naturelle ne lui a pas laissé le temps de rien approfondir; elle passe continuellement d'un sujet à l'autre, et dépêche vingt décisions en moins d'une minute.
Si ma sœur d'Ansbach se trouve encore à Erlangen, faites-lui, je vous prie, mes plus tendres compliments, et daignez me croire avec la plus parfaite tendresse, ma très-chère sœur, etc.
232. A LA MÊME.
Le 21 novembre 1751.
Ma très-chère sœur,
Je prends la liberté de vous envoyer toutes sortes de babioles. Je souhaite de tout mon cœur qu'il y en ait parmi qui vous soient agréables. Le tableau est fait par des ouvriers d'ici, et il me semble
a M. de Superville. Voyez ci-dessus, p. 64.