<252> avoir de ces superbes misères tant que l'on veut, et je ne regrette que l'incommodité dans laquelle vous vous trouverez à présent. Ne pourriez-vous pas, pendant l'hiver, vous retirer au Brandenbourger,a ou bien à Erlangen? Vous y seriez du moins dans votre maison, et mieux que chez Montperni.b Je vous demande pardon de ce que je m'ingère de vous donner des conseils; mais je vous jure que je suis véritablement inquiet de vous savoir mal à votre aise, et que, pour la tranquillité de ma vie, il faut que vous soyez heureuse. Non, ma chère sœur, ce ne sont point des compliments, j'en sais mal faire; c'est un cœur qui vous est tout dévoué qui parle, et qui rend grâce à la nature que ce funeste accident ne vous ait point causé de mal à votre santé. Ne vous chagrinez pas de vos pertes; soyez persuadée que je vous seconderai autant que je le pourrai, et j'espère que vous n'aurez aucune répugnance de recevoir de mon amitié des choses qui peuvent contribuer à votre agrément. J'ose même me flatter que cela leur donnera un nouveau prix. Voici six concertos pour le Margrave, que vous aurez la bonté de lui donner; le reste suivra à chaque poste. Je vous embrasse mille fois; je fais mille vœux pour votre santé et pour votre contentement. Soyez persuadée que, de toute la famille, personne ne vous aime ni ne vous est si tendrement attaché que, ma très-chère sœur, etc.


a Voyez ci-dessus, p. 123.

b Le marquis de Montperni, chambellan de la margrave de Baireuth.