<316> langage, qu'ils ne peuvent absolument comprendre. Comme je n'oublie aucune minute des heureux moments que j'ai eu le bonheur de passer avec vous à Berlin, je me ressouviens très-bien que vous me fîtes l'honneur de me dire un soir le contenu du Palladion enlevé. Je me rappelle plusieurs tableaux qui y sont, qui mont paru uniques. Je souhaite de tout mon cœur que madame Hedwige,a qui est une des héroïnes de votre poëme, fasse quelques heureux miracles qui vous donnent de nouvelle matière à les chanter; je voudrais qu'elle dérangeât l'économie de certaines coiffures et la perruque de certains seigneurs; toute l'Europe la fêterait autant que la sainte Vierge. La Rosa qui était autrefois à Berlin est ici, ce qui nous a procuré un intermezzo. Son compagnon ne vaut pas à beaucoup près Cricchi,b et il me semble qu'elle a un peu déchu. On a besoin d'un peu de dissipation dans le mauvais temps qu'il fait, qui est très-propre à donner le spleen. Je préfère toujours celle de l'étude; mais, malheureusement pour moi, je n'ose presque plus m'appliquer, ayant d'abord des maux de tête affreux, et ne pouvant rester longtemps assise. J'espère que votre santé, mon très-cher frère, se soutient contre ces intempéries de l'air, et que vous n'en ressentez point les atteintes. Pourvu que vous vous portiez bien, je suis contente, rien ne pouvant égaler la tendresse et le profond respect avec lequel je serai toute ma vie, mon très-cher frère, etc.
a Voyez t. XI, p. 182 et suivantes, et t. XIX, p. 397.
b Voyez ci-dessus, p. 201.