<332> pût juger de leurs intentions et voir s'il y aurait quelque chose à faire avec eux; si vous les priiez de vous confier leurs demandes, assurant de n'en point faire un mauvais usage, et leur répondant des bonnes dispositions dans lesquelles j'étais, peut-être verrait-on si ce traité est vrai qu'on les suppose avoir fait avec les Autrichiens, et du moins pourrait-on juger, par leurs propositions, à quoi l'on peut s'attendre d'eux en cas de besoin. Si la paix me venait par vos mains, elle me serait doublement chère, et vous auriez l'honneur d'avoir pacifié l'Allemagne. Je vous ai écrit une grande lettre sur ce sujet, que je crois que vous recevrez plus tôt que celle-ci. Adieu, ma chère sœur; nos affaires ne sont pas désespérées, mais dérangées. Dans trois semaines d'ici, je pourrai revenir sur l'eau. Je suis avec la plus parfaite tendresse, etc.
321. A LA MÊME.
( Leitmeritz) 1er juillet (1757).
Ma très-chère sœur,
Je suis sensible autant qu'on peut l'être au tendre intérêt que vous daignez prendre à ce qui me regarde. Vous n'avez rien à craindre pour moi, ma chère sœur; les hommes sont toujours sous la main de ce qu'on nomme le destin. Beaucoup de personnes à qui il arrive des accidents à la promenade, dans leurs chambres, dans leur lit; beaucoup qui échappent aux périls de la guerre; ces périls sont moins fréquents pour un général qui commande une armée que pour les autres officiers. J'aurai de l'occupation, mais je ne la crains pas; j'aurai des fatigues à souffrir, mais les médecins disent que l'exercice est