322. A LA MÊME.
Leitmeritz, 5 juillet 1757.
Ma très-chère sœur,
Je profite d'un courrier de Plothoa qui va à Ratisbonne, pour vous faire part, ma chère sœur, du nouveau chagrin qui nous accable. Nous n'avons plus de mère. Cette perte met le comble à ma douleur. Je suis obligé d'agir, et je n'ai pas le temps de donner un libre cours à mes larmes. Jugez, je vous prie, de la situation d'un cœur sensible, mis à une aussi cruelle épreuve. Toutes les pertes dans le monde peuvent se redresser, mais celles que la mort cause sont sans espoir. Je ne m'étends pas davantage sur un aussi affligeant sujet. Je prie le ciel qu'il vous conserve, sans quoi je n'aurais presque plus d'amis dans le monde.b Je suis avec la plus parfaite tendresse, ma très-chère sœur, etc.
323. A LA MÊME.
Leitmeritz, 7 juillet 1767.
Ma très-chère sœur,
Vous avez trop de bonté de vous donner tant de peine pour mes affaires. Je suis confus d'abuser si étrangement de votre indulgence. Puisque, ma chère sœur, vous voulez vous charger du grand ouvrage de la paix, je vous supplie de vouloir envoyer ce M. de Mirabeau en France. Je me chargerai volontiers de sa dépense; il pourra offrir
a Voyez t. IV, p. 118.
b Voyez t. XXVI, p. IV et 406.