<355> est à Münchberg avec le corps qui était à Culmbach. Nous savons pour sûr que l'armée va marcher, mais jusqu'à présent on ignore sa destination; elle est postée sur la route de Saxe, mais sous main on dit qu'elle prendra celle de Bohême. Je vous supplie, mon cher frère, de me pardonner si je n'écris que ce grimoire; le temps presse pour avertir mon frère; on part après-demain.
338. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
(Camp d'Olmütz, juin 1758.)
Je serai dans la joie de mon cœur, si l'expédition de mon frère vous a été avantageuse. Messieurs de Bamberg, Würzbourg et les Bavarois en payeront la folie bien cher, ou ils retireront leurs troupes de Bohême. Les Français se lassent, les Russes se méfient, et les Autrichiens perdent courage. Avec cela, ma chère sœur, il n'y a qu'à tenir bon, et la bonne cause triomphera; j'espère qu'alors on trouvera remède à tout, et qu'une bienheureuse paix me procurera le bonheur de vous voir, de vous entendre et de vous embrasser. Le siége d'Olmütz durera à peu près jusqu'au 20 de ce mois.