<49> que vers la fin de décembre. Adieu, ma très-chère sœur; j'espère de chez moi pouvoir vous assurer avec plus de prolixité de la tendre amitié avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.
43. A LA MÊME.
Potsdam, 13 septembre 1736.
Ma très-chère sœur,
Je suis charmé de ce que vous vous divertissez si bien à Baireuth, et que jusqu'aux moines vous fournissent des sujets à vous amuser. Je m'imagine que la dispute de vos deux soi-disant philosophes aura été assez impertinente : beaucoup d'ignorance d'un côté, et beaucoup d'obscurité de l'autre; qu'ils se seront disputés pour la barbe du pape, l'un sans beaucoup de raison, et l'autre par un somptueux galimatias de choses qu'il n'entend pas trop lui-même. La philosophie des moines est toujours subordonnée aux principes de leur religion, et par conséquent fort défectueuse; et je considère celle de votre pyrrhonien comme une incertitude de sentiments qui vient faute de connaissances claires et d'idées justes. Je m'imagine voir un homme qui a fort bien étudié les termes de la philosophie, sans autrement savoir leur propre sens, ni le véritable usage que l'on en doit faire. Il me semble que je le vois étaler son opinion avec emphase, soutenir ses thèses avec ostentation, et du reste faire le mieux valoir qu'il peut toutes les graves billevesées dont les scolastiques ont infecté les écoles. Ces sortes de pédants sont les Don Quichottes des savants; ils divertissent par leurs idées, la plupart du temps erronées, et par l'impétueuse vivacité dont ils soutiennent leurs raisonnements; il y