<82> me flatte encore qu'elles réussiront, et que vous ne donnerez pas la satisfaction à d'indignes envieux de voir réussir leurs desseins. Je vous supplie encore une fois de continuer votre voyage, et de ne vous pas laisser dérouter par le babil irraisonnable de personnes qui ne méritent aucunement que vous fassiez attention à leurs discours.
Nous passons ici notre vie le plus tranquillement du monde, et nous attendons tous les jours l'apparition du marquis de La Chétardie,a qui vient d'arriver à Berlin.
Quantz se prépare à nous quitter, mais nous attendons dans peu d'autres étrangers ici, et d'autres virtuosi qui pourront le remplacer.
Adieu, ma très-chère sœur; j'espère que je recevrai bientôt de vos nouvelles qui contiendront des choses plus agréables pour vous, et par conséquent pour moi. J'espère que vous m'avertirez bientôt de la continuation de votre voyage. Vous savez combien je m'intéresse à son heureuse issue, étant avec toute la tendresse imaginable et un véritable attachement, ma très-chère sœur, etc.
71. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
Le 10 octobre 1739.
Mon très-cher frère,
Je ne saurais vous témoigner combien je suis sensible à toutes les bontés dont vous me comblez dans votre dernière lettre. Si je voulais m'arrêter à vous en dépeindre ma reconnaissance, je tomberais dans des redites trop ennuyantes pour vous, et je ne trouverais aucune expression assez forte pour vous la décrire. Ce qui me cha-
a Voyez t. XVI, p. 160; t. XXV, p. 531; et le Journal secret du baron de Seckendorff, p. 152.