<93> père ne peut qu'être sensible à des enfants qui se sont de tout temps piqués de respect pour leurs parents;a mais le mal étant sans remède, je tourne toutes mes pensées à faire mille vœux pour la conservation de V. M. et pour la prospérité de son règne. Ces vœux sont d'autant plus sincères, que mon cœur lui a été de tout temps dévoué, et que rien ne m'est plus précieux que ce cher frère. Je vous supplie de me continuer toujours cette amitié, qui a fait jusqu'ici tout le bonheur de ma vie, et de me croire jusqu'au tombeau, avec toute la tendresse et le respect imaginable,
Sire,
de Votre Majesté
la très-humble et très-obéissante
sœur et servante,
Wilhelmine.
82. DE LA MÊME.
(Baireuth) 5 juin 1740.
Sire,
Quoique j'aie déjà témoigné hier à Votre Majesté les vœux sincères que je fais pour la prospérité de son règne, mon zèle et mon attachement ne me permettent pas d'en rester là. Je prends donc la liberté de lui envoyer M. Sacetot, pour lui réitérer les sentiments de respect et de tendresse que je conserverai toute ma vie pour un si cher frère, comme aussi pour s'informer de l'état de sa santé et de celle de la
a Après s'être exprimée peu favorablement sur le compte de ses parents dans ses Mémoires, la Margrave dit, t. II, p. 135, en parlant de son départ de Berlin au mois d'août 1733 : « Ce fut la dernière fois que je vis ce cher père, dont la mémoire me sera à jamais en vénération. »