« <XXII>mon enfance, une sœur que j'aime tendrement, et que je n'ai vue de neuf ans. Il n'y a eu que le congé de triste dans tout cela. »a Il écrit à la même, le 20 juin suivant : « Je ne doute point que notre neveu (d'Ansbach) ne soit fort aimable, puisqu'il a votre approbation; il doit venir ici vers le mois de septembre; je l'aime d'avance, parce qu'il appartient à une sœur que j'aime tendrement. »a Voici enfin comme il s'exprime dans sa lettre au prince Henri, du 8 février 1784 : « Mon très-cher frère, c'est le cœur navré de douleur que je vous écris aujourd'hui. Je viens d'apprendre la mort de notre pauvre et malheureuse sœur d'Ansbach; cela en revient, mon cher frère, à ce que je vous mandais dernièrement, que ce qui reste de notre famille branle au manche. J'ai toujours médité d'aller à Ansbach voir encore une fois ma pauvre sœur; je n'en ai jamais pu trouver le moment. C'était une bien bonne et honnête personne, dont le cœur était la probité même. Je vous avoue, mon cher frère, que cela m'afflige si fort, que je remettrai à un autre jour à vous répondre, étant, etc. »b
III. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC SA SŒUR CHARLOTTE, DUCHESSE DE BRUNSWIC. (18 janvier 1733 - 10 août 1786.)
La princesse Philippine-Charlotte, troisième fille de Frédéric-Guillaume Ier, naquit à Berlin le 13 mars 1716. Le 2 juillet 1733, elle épousa le prince héréditaire Charles de Brunswic, beau-frère de Frédéric, et duc régnant depuis le 3 septembre 1735. La duchesse Charlotte, veuve depuis le 26 mars 1780, mourut à Brunswic le 16 février 1801. Frédéric avait pour elle beaucoup d'attachement et d'estime. Il écrit à Voltaire en 1743 : « J'ai bien cru que vous seriez content de ma sœur de Brunswic. Elle a reçu cet heureux don du ciel, ce feu d'esprit, cette vivacité par où elle vous ressemble, et dont malheureusement la nature est trop »
a Voyez ci-dessous, p. 260, 263, 264, 274 et 277.
b Voyez t. XXVI, p. 570 et 571.