3. A LA MÊME.
Potsdam, 19 juillet 1742.
Madame ma sœur,
Entre tous les compliments que j'ai reçus au sujet de l'heureuse conclusion de la paix et de mon retour, celui que vous m'avez voulu faire m'a été d'autant plus agréable, que je connais la sincérité du cœur dont il a été dicté. Je vous en suis très-obligé, et je me flatte<401> que, étant à présent moins éloigné de vous qu'auparavant, j'aurai bientôt le plaisir de vous embrasser. Il est vrai que l'indisposition de la princesse votre chère fille le doit retarder quelque temps; c'est ce dont je suis fort fâché, en vous assurant de ma tendre compassion; mais comme je ne cesse de faire les vœux du monde les plus ardents pour la prompte convalescence, j'espère que le bon Dieu nous l'accordera dans peu. Je suis avec une très-sincère amitié, etc.
Je vous prie pour l'amour de Dieu d'être raisonnable, ma chère sœur, et de ne point copier votre Margrave dans ses mauvais procédés envers des voisins;1_401-a il faut vivre en paix avec tout le monde.
F.
1_401-a Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte, t. III, p. 526 et 527, nos 1 et 2.