<VII>nées après la paix de Hubertsbourg, le prince Ferdinand se retira du monde pour s'adonner à la vie contemplative, et dès lors Frédéric n'eut que rarement la satisfaction de voir, soit à Brunswic, soit à Sans-Souci, son digne parent, qu'il honora toujours comme le méritaient ses brillants faits d'armes et ses qualités morales.a Le Roi s'est plu à immortaliser dans ses ouvrages historiques les victoires de ce prince aussi infatigable à la guerre que distingué par ses vertus privées, et il a composé pour lui l'Ode au prince Ferdinand de Brunswic sur la retraite des Français en 1758.b Il existe en manuscrit une volumineuse collection de lettres officielles échangées, de 1743 à 1786, par Frédéric et son beau-frère, et écrites soit en français, soit en allemand. Les volumes qui contiennent les originaux du Roi et les minutes du prince se trouvent aux Archives du grand état-major de l'armée, et celles qui renferment les originaux du prince et les minutes du Roi, aux Archives de l'État. Le grand état-major a publié des extraits fort instructifs de cette collection si précieuse pour l'historien, dans les Denkwürdigkeiten für die Kriegskunst und Kriegsgeschichte, Berlin, 1819 et 1820, in-8 : le quatrième cahier renferme, p. 90-171, la correspondance du 16 août 1756 au 26 octobre 1757; et le sixième cahier, p. 1-95, la correspondance du 24 novembre 1757 au 7 juillet 1758. Cet intéressant travail a été continué par les mêmes éditeurs dans le Militair-Wochenblatt, dont les numéros 1-5 de l'année 1841 présentent la continuation de la campagne de 1758, et les numéros 6-10 de l'année 1838, la campagne de 1759.
Notre recueil se compose de dix-sept lettres, dont seize de Frédéric. Nous les avons extraites nous-même des Archives du grand état-major, et nous les donnons comme un échantillon des relations de ces deux princes éminents, qui d'ailleurs n'entretinrent pas de correspondance purement amicale et familière.
a Voyez t. XXVI, p. 560. Frédéric écrit à son frère Henri (lettre inédite du 15 octobre 1782) : « Le prince Ferdinand, qui a été chez sa sœur, à Schönhausen, repasse aujourd'hui par ici pour retourner à Brunswic. » Voyez de plus J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte, t. II, p. 357.
b Voyez t. XII, p. 9-16.