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15. AU MÊME.

(Décembre 1740.)



Mon cher frère,

J'ai vu par votre lettre que vous paraissez étonné que je n'aie point trouvé le monde bien conditionné, que vous m'avez envoyé pour le régiment du prince Ferdinand. Je n'ai cependant pas pu dire les choses autrement qu'elles ne sont, et, sans vous en accuser, mon cher frère, je ne puis vous dire à qui en est la faute.

Indépendamment du peu de bonne volonté que vous me témoignez, je songe cependant à ce qui peut être de l'intérêt de votre maison; et comme le duché de Courlande est devenu vacant depuis le malheur du duc Biron, il se pourrait faire qu'on procurât ce duché à votre frère Louis.2_45-a Il serait temps d'y songer et d'y faire une attention sérieuse. Si vous vous concertiez avec moi, je crois que j'aurais beaucoup de moyens pour faciliter cette affaire à présent, d'autant plus qu'elle est en quelque façon dépendante de la Pologne. Vous me manderez ce que vous en pensez, et vous verrez par ceci et dans d'autres occasions qu'il y a plus de sincérité dans l'amitié que j'ai pour vous que dans la vôtre envers moi.

Je suis avec bien de l'estime, mon cher frère, etc.


2_45-a Voyez t. XXVI, p. 27 et 61; t. XXVII. I. p. 390.