<100>par notre furieux choc de cavalerie, dont l'impétuosité entraîne le poltron comme le brave homme. Tous servent également alors, et aucun cavalier ne devient inutile. Ce système est donc fondé sur la promptitude de tous les mouvements et sur la nécessité de l'attaque. Je me flatte que les généraux qui se convaincront de la nécessité et de l'utilité de cette discipline joindront leurs efforts aux miens pour la perfectionner et la maintenir, soit en paix, ou en guerre. Je n'oublierai jamais ce que Végèce dit des Romains : « Et enfin, s'écrie cet auteur dans une espèce d'enthousiasme, la discipline romaine triompha de la haute taille des Germains, de la force des Gaulois, de la ruse des Grecs, du nombre des Barbares, et subjugua toute la terre connue. »a Tant la fortune des États tient à la discipline des armées!
ARTICLE XXX. DES QUARTIERS D'HIVER.
Lorsque la campagne est finie, l'on pense aux quartiers d'hiver, que l'on prend selon les circonstances où l'on se trouve. On règle premièrement la chaîne de troupes qui couvre les quartiers. On fait ces chaînes de trois façons : derrière une rivière, par des postes qui défendent des montagnes, ou par la protection de villes fortes. L'hiver de 1741 à 42, le corps de mes troupes qui hiverna en Bohême prit ses quartiers derrière l'Elbe. La chaîne qui le couvrait alors, de Brandeis, Nimbourg, Kolin, Podiebrad et Pardubitz, se terminait à Königingrätz. J'ajoute à ceci qu'il ne faut jamais se fier aux rivières, qu'on les passe toute part quand elles sont gelées, et qu'une précaution nécessaire est de placer des hussards dans tous ces postes
a Végèce, De re militari, liv. I, chap. 1. Voyez aussi notre t. I, p. 223, et ci-dessus, p. 3.